ESPACE DE VIE ET DE TRAVAIL
Pour construire des bâtiments fonctionnels adaptés à l’altitude, la rudesse du climat, les burons en pierre depuis le 18ème siècle répondent à un certain nombre de critères : voûte en berceau, murs épais, charpente résistante, couverture en lauze, cheminée intégrée, ouvertures discrètes. Un savoir-faire qui a permis à un grand nombre de burons d’être toujours debout.
Voûtes en berceaux : Les voûtes utilisées dans les burons du Cézallier sont des voûtes en berceaux. Bien que nécessitant une main d’œuvre importante, elles permettaient l’emploi de matériaux trouvés à proximité, l’assurance d’une bonne résistance au temps et aux intempéries et pour sa forte inertie thermique. La voûte se montait en pierre sèche sur un coffrage cintré en planches jusqu’à la clé de voûte.
Murs épais : Bâtis en pierres liées à la terre ou assemblés au mortier de chaux, les murs des burons sont de forte épaisseur jusqu’à 1,20m à leur base avec des pierres prélevées sur place.
Charpentes résistantes : Les charpentes pour soutenir le toit du buron ont fait leur apparition avec les védélats afin de pouvoir ménager un volume important à l’étage. Elles sont en majorité composées de couples de bois de sapin. La pente était en général de l’ordre de 45 degrés. L’assemblage entre l’arbalétrier et la jambe était renforcée par une jambette. Sur les arbalétriers était posée un épais douellage qui recevait la couverture.
Couvertures minérales : Lauzes de shiste et ardoises se sont partagées les couvertures des burons. Un trou était pratiqué dans la lauze qui venait alors s’accrocher sur une cheville de chêne fixée dans le douellage.
L’ardoise a été également largement utilisé sur les burons-fermes car elles présentaient l’avantage d’être moins lourdes et moins onéreuses. Utilisée généralement sur les constructions les plus récentes, dans les travaux de réfection, et en substitution progressive des anciennes lauzes. Ce qui donne à certains toits des couvertures panachées. Plus récemment, de nombreux toits de burons ont reçu de la tôle ondulé ou du bac acier, permettant malgré tout d’en préserver un certain nombre.
Cheminées intégrées : On faisait du feu dans tous les burons pour avoir de l’eau chaude pour nettoyer le matériel, pour la préparation des repas et pour se chauffer parfois.
La cheminée, intégrée au bâtiment dès sa construction n’était jamais implantée dans le mur de séparation de la fromagerie et de la cave, elle se situait toujours dans le mur pignon, qui comportait le conduit. Le feu pouvait être fait directement dans la cheminée, mais le plus souvent dans une cuisinière en fonte ou en tôle émaillée.
La partie haute du conduit, la souche en pierre, pouvait prendre différentes formes. Généralement dans le prolongement du mur pignon, dans l’axe du faîtage ou décalé sur l’un des deux versants de la toiture. Des lauzes formant larmiers étaient prises dans la maçonnerie et disposées de manière à assurer l’étanchéité au raccord de la couverture.
Ouvertures discrètes : Dans les plus anciens burons, aucune ouverture n’était pratiquée sur l’extérieur en dehors de la porte d’entrée. Les fenêtres que l’ou trouve sur certains bâtiments révèlent leur constructions beaucoup plus tardive. En effet, dans les bâtiments voûtés, l’aménagement d’une fenêtre à travers l’extrados de la voûte nécessitait la réalisation d’une voussure, une opération complexe dans un mur traditionnel.
Donne jour ou fenestrou : La plupart du temps on les trouvait sur le linteau de la porte d’entrée. Ce petit donne-jour ne comportait jamais de menuiserie. Il servait en même temps à ventiler la fromagerie ou la cave, à éclairer et à laisser échapper la fumée. Souvent un barreau métallique protégeait l’ouverture.
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