LE PARC SUR LES ESTIVES
Le parc était en fait l’étable de plein air afin de rassembler les bêtes durant la nuit et pendant les deux traites quotidiennes. Il remplaçait l’étable d’hiver. Quadrilataire, ce parc était composé de claies mobiles qui étaient quotidiennement déplacés sur trois côtés afin de « fumer » (d’où le nom de fumade) une partie de la « Montagne ».
Durant une estivade on arrivait ainsi à engraisser environ 20% de la superficie d’une « Montagne », parfois plus. L’engrais naturel ainsi répandu et le piétinement des vaches amélioraient considérablement le revêtement végétal.
Si pendant la journée le berger surveillait le troupeau sur les estives (l‘aiguade), durant la nuit et le matin et le soir pour la traite, les vaches laitières étaient rassemblées dans cette structure légère indissociable de la pratique de l’estive.
Les claies étaient des barrières de bois dur de 2,50m de long par 1,20m de hauteur. Mises bout à bout, elles formaient un enclos suffisamment stable pour retenir les bêtes.
Pour protéger le troupeau de la pluie et du vent, assurer un coupe-vent au vacher lors de la traite, on plaçait également des barrières pleines appelées « redas » beaucoup plus difficiles à déplacer en raison de leur poids.
Si au début de l’estive le parc était proche du buron, au fil des semaines il s’en écartait, ajoutant au travail quotidien des buronniers des déplacements et surtout un retour au buron pénible avec la gerle remplie de lait. Quand le vent était tranquille, construire le parc était une besogne facile, mais quand il soufflait un peu fort, il fallait s’arc-bouter pour ne pas être emporté.
La pratique de la fumade supposait des déplacements fréquents des lieux de parcage de manière à faire bénéficier des engrais animaux la plus grande étendue possible de prairies.
Tous les buronniers savaient bien que l’équilibre végétal qui forme les herbages d’altitude est instable et qu’il se maintien que si pour une surface donnée il y a pacage régulier par un nombre optimal de bêtes. Une répartition égale de la charge pastorale entre les différentes parties de la montagne supposait le déplacement systématique des parcs. La qualité de l’alimentation en herbe des bêtes reposait donc aussi sur les buronniers.
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