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PLATEAU DE SALERS (7)
Le tournant des années 1950
Le tournant des années 1950

La crise historique sur le travail ancestral sur les montagnes d’Anglards s’est manifesté clairement au lendemain de la seconde guerre mondiale, au moment même ou le système de la grande montagne à lait paraît être à son apogée. Les montagnes d’Anglards, en l’espace de quelques années, vont connaître une profonde mutation avec l’abandon pratiquement complet de la traite à l’estive, élément moteur de l’économie pastorale.

Le premier buron qui fermera définitivement la porte à la fabrication fromagère sera celui d’Artiges, puis viendra le tour de Roche, Plagne et le Peuch, peu de temps après Esperieres,Marsalou, Mazerolles, les Veyssieres, Cornet, la Béliche, Sestries, Espinassoles, Segret, la Garde, Bournazel, le Vigeau. Le seul encore en activité en 2003 était celui de la Reiche (ferme d’Espradels,Communene. d’Anglards).

A partir de 1960, les bénéfices retirés de l’estivade ne compensent plus le coût de l’estive. L’équilibre sur lequel reposait la transhumance laitière est rompu. Les causes en sont multiples. L’un des principaux facteurs de cette évolution réside dans le problème que posent désormais le recrutement et la rémunération d’une main-d’œuvre qualifiée. Au rythme de près de 2500 départs par an dans le Cantal entre 1945 et 1955, l’exode rural limite la possibilité de trouver les ouvriers agricoles indispensables à la transhumance laitière, alors qu’il faut un minimum de trois personnes pour une vacherie d’importance moyenne, c’est à dire une quarantaine de vaches.

Contrastant avec l’important recul de l’utilisation des estives observé depuis près d’un demi-siècle dans la montagne française, la commune d’ANGLARDS de SALERS peut s’enorgueillir d’avoir maintenu toujours une intense exploitation de ses montagnes de transhumance et surtout avec la création des pistes pastorales en 1993, désenclavant les montagnes de FIGNAC au COL de NERONNE ainsi que de JONCOUX à SEGRET.
Il est bon de rappeler, que les montagnes de la commune d’ANGLARDS n’ont jamais été abandonnées à aucun moment, la production de viande a succédé à la production de lait. Par contre, d’après l’enquête de M. de BONNAFOS réalisée en 1959, il a été répertorié dans le Cantal, trois mille hectares dans quarante neuf communes de pâturages de transhumance abandonnés.
Il est un fait indéniable que ce sont les races rustiques SALERS et AUBRAC qui ont sauvé nos montagnes de part leurs aptitudes à devenir des allaitantes,et par leur excellente tenue devant les rigueurs du séjour à l’estive.

Au XVIIIè et au XIXè siècle, les montagnes de la commune d’ANGLARDS appartenaient à la noblesse et à la bourgeoisie, les paysans n’en possédaient pas ou très peu. Charles PARIZOT, Directeur des Services Agricoles du Cantal, avait fait un exposé,en 1948,sur la création possible de coopérative d’estive, vingt ans plus tard, la C.O.P.T.A.S.A. mettait en place la Coopérative de Transhumance. Aujourd’hui, elle possède sur la commune d’ANGLARDS Cent Vingt Six hectares.
Peut-on y voir une résurgence des grandes montagnes indivises d’autrefois.